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BAM le dicton ! Lou-pé !

Il y a un an, je partais pour quelques jours de vacances en laissant les vignes brunes de mildiou, fatiguée par une campagne intense et démoralisante. On souhaitait tous une campagne 2022 plus sereine, mais personne n’osait trop s’emballer et on se préparait à enchainer deux mauvaises années en répétant le dicton « année en 1, année de rien ; année en 2, pas mieux ».

BAM le dicton ! Lou-pé !

2022, année où il sera difficile de faire mieux !

A quelques jours des vendanges, on ne peut que se réjouir de constater l’exceptionnelle qualité des raisins et leur saine abondance. La maison se prépare à accueillir notre équipe de cueilleurs, ces « vieux » fidèles qui sauront apprécier les cadeaux de la nature et ses effets sur mon humeur 😉

Il y aura de la joie à cueillir ces fruits si beaux, au soleil, sans masque. Il y aura de l’impatience à voir couler les premiers moûts, à les laisser s’épanouir et dévoiler leurs promesses. Je crois bien que ce que je ressens en ce moment, ça ressemble beaucoup à ce que ressentent les enfants à l’approche de noël. De l’impatience, de l’excitation. Mais je sais aussi maintenant qu’il faut prendre le temps, qu’il faut savourer, qu’il faut apprécier. Ce n’est pas tous les ans qu’on peut gouter à cette joie.

Le quotidien des vendanges est à retrouver en story à la une sur Instagram. Et puis dans quelques semaines, je prendrai le temps de poser des mots sur cette belle année. En attendant, pour partager un peu ma joie, je vous invite à regarder le petit film réalisé sur les vendanges de l’année dernière par Boris à partir de ses superbes photos!

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One year ago, I left for a few days of vacation, leaving the vines brown with mildew, tired by an intense and demoralizing campaign. Everyone wanted 2022 to be more serene, but no one dared to be too optimistic and we were getting ready for another bad year repeating the old saying “year in 1, year of nothing; year in 2, no better”.

SO LONG the saying! Missed it !

2022, unbeatable year!

A few days before the harvest, we can only be delighted to note the exceptional quality of the grapes and their healthy abundance. The house is preparing to welcome our team of pickers, these « old » faithful who will appreciate the gifts of nature and its effects on my mood 😉

There will be joy in picking these beautiful fruits, in the sun, without a mask. There will be impatience to see the first juices flow, to let them blossom and reveal their promises. I think what I’m feeling right now is a lot like how kids are feeling around Christmas. Impatience, excitement. But I also know now that it is necessary to take time, to enjoy, to appreciate. It’s not every year that you can feel this joy.

I will post daily stories about the harvest on Instagram. And then in a few weeks, I will take the time to put words on this beautiful year. In the meantime, to share a bit of my joy, take a look to the video made on last year’s harvest by Boris from his great pictures!

Attention, séquence émotion !

2021, on voudrait l’oublier, et se dire que ce n’est pas près de recommencer. Mais 2021, je m’en souviendrai. Et surtout je me souviendrai de ces visages et ces sourires aux vendanges. Tous ces instants gravés dans la pellicule, tous ces paysages magnifiques pour se rappeler que la Champagne est belle.

Boris Patzek est photographe, venu faire les vendanges en tant que cueilleur dans mon équipe en 2018. Il est revenu cette année, en tant que photographe. J’espère que son diaporama vous montrera à quel point mon équipe est formidable. A chaque fois que je le regarde, je suis gagnée par l’émotion. Si vous aussi, alors vous savez ce qu’il reste à faire : ouvrir une bouteille et savourer la joie et l’énergie mise dans chaque bulle !

Merci à Boris d’avoir immortalisé avec talent les bons souvenirs de cette année si particulière, et merci évidemment à toute mon équipe pour son courage et sa bonne humeur.

2021, ça va bien

« Comment allez-vous ? »

Vous êtes plusieurs à m’avoir posé cette question récemment. Rien que le fait qu’on pense à me la poser, ça va déjà mieux.

Ça encourage, de savoir que mes efforts trouvent un écho dans les bulles que vous savourez. Et puis les vendanges approchent et vont clôturer le chapitre de cette année très compliquée.

Je sais que le terroir de Bouzy s’en sort bien mieux que d’autres et que je dois mesurer ma chance. Mais l’année a été difficile. Plusieurs fois je me suis sentie esclave, démunie, dépassée. A chaque fois, j’ai pu compter sur l’aide de mes proches, de collègues, sur l’abnégation et la résignation qui font partie du quotidien de ceux dont le travail dépend de la nature.

Et puis le résultat est là : il y a des raisins, peu mais beaux. Il y a du soleil. Et il y a cet horizon qui se rapproche : dans quelques jours, les raisins seront rentrés, et on pourra souffler. On pourra transformer en or les jus de l’année.

Nous, vignerons, sommes des sentinelles des évolutions du climat. Les sentinelles sont toujours les plus exposés. 2021 ne nous aura presque rien épargné, des épisodes de gel du printemps aux pluies continues de juillet qui ont fait exploser le mildiou. L’année restera dans les annales, et il faudra essayer d’en tirer tous les enseignements. J’en retiens l’importance cruciale d’un matériel viticole fonctionnel et la force de la solidarité entre vignerons. J’en retiens que chaque effort doit être fait, car c’est de Champagne qu’il s’agit.

Maintenant le plaisir de retourner aux vignes revient, la fébrilité de la préparation des vendanges va colorer les souvenirs plus gaiement.

Merci à toutes celles et ceux qui ont pensé aux vignerons et qui mesurent à leur juste valeur tous les efforts fournis pour produire du Champagne avec une grande exigence de qualité. Merci à toutes celles et ceux qui ont aidé. Et parce qu’il ne faut pas oublier de rire de tout, merci aux gnocchis, dont les enfants maitrisent désormais parfaitement la cuisson, et qui ont constitué leur repas récurrent pendant toutes les soirées de travail de cette saison ardue !

Pour savoir comment les vendanges se déroulent, savoir si la météo continue à nous consoler et si les jus nous plaisent, suivez l’actualité du Champagne Plener sur Instagram, en story et sur le fil !

Champagne et Slam : une oeuvre musicale inédite pour célébrer les artisans vignerons

A savourer et à partager à volonté, comme le Champagne !

Le Syndicat Général des Vignerons de Champagne présente cette composition musicale originale, un projet créatif et artistique mettant en lumière tout le savoir-faire et la passion de la vigne, le slam de deux étoiles montantes de la musique : Sofiane Pamart et Raphaël de Terrenoire. Véritable ôde à la gloire des hommes et femmes qui créent, dans un moment d’effervescence, ce breuvage magique qu’est le champagne, Raphaël Herreiras, chanteur du duo Terrenoire prête sa voix aux Vignerons de Champagne et slame ainsi cet amour à la terre et à la vigne. Sur une composition du pianiste virtuose Sofiane Pamart, on y montre ici toute la vérité, l’amour et le savoir-faire dont découle ce produit si unique.

Comment faire rentrer un rond dans un carré

Je me souviens de cette scène clé du film Apollo 13, dans laquelle les ingénieurs de Houston doivent impérativement trouver un moyen de faire rentrer un rond dans un carré (ou l’inverse, j’ai oublié). C’est pile mon dilemme en ce moment : comment faire rentrer une journée de vigneronne dans une journée de parent qui fait l’école à la maison, le tout devant tenir en 24 h ? Les ingénieurs de Houston ont trouvé la solution en quelques heures, je la cherche encore au bout de 10 jours ! Pourtant le carré est au programme de géométrie en CE1 (mon fils), et le cercle au programme de géométrie de CM1 (ma fille), ça devrait m’aider.

Et si la solution était dans un cross-over entre Apollo 13, Wonderwoman et Un jour sans fin ?

 

Côté vignes, la pluie ayant enfin cessé, il y a du pain sur la planche : il faut finir de tailler et de lier car la pousse s’active,  et commencer le travail du sol, car l’herbe prend ses aises. Il faut préparer la plantation de la parcelle des Grands Cercets et préparer les installations des vignes plantées l’année dernière (Loge et Petits Cercets). Certaines opérations ont dû être annulées car impossible à réaliser en respectant les consignes sanitaires. La champagnisation et la mise en bouteille sont reportées à des dates ultérieures (quand les journées feront 36 heures, ce sera plus facile).

Chardonnay de la Pierre Aigue, aujourd’hui mardi 24 mars : une parcelle plutôt hâtive, taillée et liée !

A la parcelle du Mont Rouge, essais et réglages de différents montages pour le travail du sol. Pourquoi le Mont Rouge est-il toujours le cobaye des essais ? Parce qu’il est tout près du hangar !

Côté confinement, comment dire …. on mesure notre chance énorme de ne pas être enfermés. Et d’avoir une cave bien remplie ! Sachez que les livraisons de Champagne sont toujours possibles, même si les délais sont un peu plus longs. Les apéros virtuels ont le vent en poupe, n’hésitez pas à les égayer avec des bulles bien réelles ! Contactez-nous pour en savoir plus (03.26.57.00.21).

Et surtout, prenez soin de vous !

La petite liste futile

La petite liste futile

Des 5 raisons inutiles

(De boire du Champagne, cela va de soi)

 

  1. Parce que j’arrive plus facilement à repérer Cassiopée dans la danse des bulles que dans le ciel étoilé
  2. Parce que je n’aurai sans doute jamais l’occasion d’arroser ma victoire à un marathon
  3. Parce que les applis des téléphones peuvent tinter comme elles veulent, jamais elles n’égaleront le bruit du bouchon qui s’échappe et du soupir qui s’en suit
  4. Parce qu’il n’y pas de soleil plus proche à trouver qu’au cœur d’une flûte aux bulles dorées
  5. Parce ce que comment savoir si je travaille bien sinon ?

 

Et vous ???

Bullez-bien !

chamapgne rosé jean plener fils

Champagne pour les indispensables femmes de l’ombre de la Champagne !

Quoi ?! Pas un mot sur ce site depuis le 24 octobre 2018 ? J’allais me lancer dans une tirade sur le manque de temps (la nature et cette société qui nous font courir si vite), sur le manque d’inspiration (les réseaux sociaux qui exigent une instantanéité pas très fertile). Et puis en fait, ce n’aurait été que de fausses excuses. Le temps ça se prend, l’inspiration ça se cherche.

J’ai pris du temps et j’ai trouvé de quoi m’inspirer : la journée de la femme ! Ceux qui me connaissent ne s’en étonneront pas. Cela aurait aussi très bien pu être les magasins qui laissent les portes grandes ouvertes par grand froid (ou canicule).

Donc, aujourd’hui, c’est la journée de la femme. On va entendre parler partout de ces femmes courageuses et inspirantes. Dans mon secteur, on va être inondée de portraits de femmes vigneronnes, chefs de cave, œnologues, chefs d’exploitation et égéries. C’est très bien. Pour faire partie de ces femmes, je mesure ma chance : c’est un milieu masculin certes, mais moins machiste que d’autres (coucou les gens du secteur de la publicité, des médias ou du BTP). Ma position de chef d’exploitation me permet d’organiser mes journées. Elles sont très chargées, mais j’ai la liberté de les organiser à peu près comme je veux, c’est un luxe.

Alors je voudrais parler de toutes ces femmes dont on ne lira sans doute aucun portrait aujourd’hui. Elles sont très nombreuses dans la filière viticole, et elles l’ont toujours été, à faire tourner les boutiques : ce sont les indispensables ouvrières viticoles et conjointes d’exploitant. Elles sont dans l’ombre. Et elles font le taf. Tout le temps, quelle que soit la météo, la fatigue et leurs impératifs familiaux. Il arrive même que ces femmes connaissent mieux l’emplacement des vignes que leur employeur !

Chez Plener, il y en a deux : Lydie, et ma mère.

Lydie est salariée dans notre exploitation depuis 1995, soit 24 ans ! Comme toutes les mamans, elle a enchainé les journées de travail avec l’organisation d’une maison qui compte 3 enfants. Quand la journée de travail consiste à tailler dans le froid et la pluie pendant 8 heures, ça mérite le respect. Au Champagne Plener, Lydie fait la plupart des travaux de la vigne (tailler, lier, ébourgeonner, palisser), elle gère habillage des bouteilles, participe aux tirages et dégorgements. Aux vendanges, elle est en cuisine et à l’entretien des locaux. Elle est indispensable. La vie ne l’a pas épargnée, loin de là, et je m’incline devant son courage et sa dignité. Aujourd’hui Lydie est aux vignes en tenue de pluie, et ce week-end elle sera coquette pour s’occuper de ses petits-enfants. Chapeau !
Ma mère a toujours eu un emploi à elle, ce qui est plutôt rare ; en plus de sa fonction de conjointe d’exploitant et de maman de 3 enfants. Je dis bien « fonction », car c’en est une : être conjointe d’exploitant, c’est s’assurer que les clients sont bien reçus, c’est préparer les casse-croûtes les jours de gros travaux, c’est faire tourner la cuisine pendant les vendanges. C’est boucher les trous au dernier moment quand quelqu’un fait défection dans l’équipe ou quand la météo pousse à l’urgence. Tout en gérant la maisonnée. Un boulot de l’ombre, un boulot ingrat, mais un boulot indispensable. Elles sont nombreuses encore aujourd’hui, mais on ne parlera sans doute pas d’elles, en préférant faire le portrait des cheffes d’exploitation qui attirent plus la lumière.

A toutes ces femmes qui font le Champagne sans que ça se voit : merci, bravo, et belle journée de la femme !

J’en viens à bout de mon laïus dont vous voyez venir la conclusion gros comme un camion : comment bien célébrer la journée de la femme ? En offrant aux femmes de votre vie une bouteille de Champagne, élaborée par une femme : vous aurez tout compris !

PS : merci à Dimitri, l’homme de l’équipe, pour la photo dans les vignes ! Et un merci très très particulier à mon chéri. Il mérite à lui tout seul la création d’une journée internationale des conjoints d’exploitantes 😉

PPS : je n’attendrai pas aussi longtemps avant mon prochain texte. Et si vous trouvez ça trop long, en délai comme en temps de lecture, n’oubliez pas instagram !

bouzy vignes journée de la femme

Lydie et moi, aujourd’hui sur la parcelle « Les Monts des Tours », avec un bel arc en ciel . Notez que je taille au sécateur électrique et que Lydie taille au sécateur à main …

journée de la femme champagne

Maman et moi, avec une flute de Veuve Cliquot Rosé 1989

Six mois dans le rétroviseur

Allons-y pour enfoncer les portes ouvertes : le temps passe (trop) vite, les semaines défilent ! A un moment on s’arrête, on se retourne et oh…. l’année a commencé depuis six mois déjà. Et on se demande comment c’est possible.

Parce que la nature va trop vite. Et j’ai peine à croire qu’elle puisse aller aussi vite.

J’aime mon métier entre autres pour son rapport au temps: la vigne et l’élaboration du Champagne demandent de la patience, là où partout la société appelle l’urgence. Raté pour cette année : le printemps a été fulgurant. On est fin juin et déjà tout est plié : la fleur est finie depuis belle lurette, le palissage est fini. Cette année encore, les vendanges seront précoces. Cette année, ENCORE.

Quand j’étais enfant (ça commence à dater donc ;-), la vigne était en fleur au moment de la fête à Bouzy (on a les points de repère qu’on mérite), c’est à dire fin juin. Les vendanges avaient souvent lieu  en octobre. Des années 1970 à l’an 2000, il n’y eu que la mémorable année de sécheresse en 1976 qui vit commencer des vendanges en aout. Une fois en 30 ans.

Depuis 2000, on a commencé trois fois les vendanges en aout (2003, 2007 et 2011, et presque en 2017). 2013 a été une année qu’on a considérée comme exceptionnelle …. car la vigne n’était toujours pas en fleur à la fête à Bouzy et les vendanges ont démarré en octobre.

2018 aurait pu être une année « normale » : l’hiver a été très pluvieux, mars a été frais et début avril, les pleurs montaient à peine. La vigne se réveillait doucement. Puis à partir de mi-avril, tout s’est emballé. En l’espace de quelques courtes semaines, les vignes ont poussé et fleuri. Pleine fleur dans les tous premiers jours de juin, nouaison et déjà fermeture de la grappe. Il y a une charge importante de raisins et si tout se maintient, on devrait encore vendanger fin aout/début septembre. Pas une année « normale » alors. Sauf qu’il faut bien admettre que l’exception devient la norme et la norme tend à être exceptionnelle.

En 2016 comme en 2017, le mois d’août a réservé de grosses surprises. Ce fut un mois narquois. 2016, année si arrosée, a été marquée par un mois d’aout si chaud et sec que les raisins en ont attrapé des coups de chaud. Un comble en cette année à la pluviométrie record. En 2017, année plutôt sèche et chaude, août a ressemblé d’abord à novembre, puis aux tropiques. Les raisins ne voulaient ni novembre ni les tropiques en aout et ont donc été bien malmenés.

Que nous réservera aout 2018 ? Ce n’est pas dans le rétroviseur qu’il faudrait que je regarde, mais dans une boule de cristal.

Mais à bien y réfléchir, je préfèrerai regarder dans le rétroviseur en septembre. Et en attendant, je laisse la nature faire son oeuvre.

champagne bouzy plener

De l’art d’illustrer subtilement cet article : une photo non pas d’un mais de deux rétroviseurs, larges de surcroit !

pinot noir champagne bouzy

Fermeture de la grappe, au lieu-dit « Le Mont Rouge »

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We hear it so often : « time flies ». At one point, we stop, we look back and oh …. the year has started for six months already! And we wonder how it is possible.
Because nature is going too fast. And I can hardly believe it can go so fast.
I love my job, amongst other things, because of its relationship with time: the vine and the making of Champagne require patience, where everywhere society calls for urgency. But this year, spring was dazzling. We are now end of june and everything is already set: the flower is over for a long time, the trellissing is finished. This year again, the harvest will be early. This year, AGAIN.
When I was a child (a few year ago ;-), the vineyard was blooming at the time of Bouzy funfair (one has the reference she deserves ), i.e. end of June . Harvesting often took place in October. From the 1970s to the 2000s, there was only the memorable year of drought in 1976 that saw the harvest begin in August. Once in 30 years. Since 2000, picking has started three times in August (2003, 2007 and 2011, and almost in 2017). 2013 was a year that we considered as exceptional …. because the vineyard was still not blooming during Bouzy funfair and the harvest started in October.
2018 could have been a « normal » year: the winter was very rainy, March was cool and in early April, the vineyard was barely growing. The vine awoke slowly. Then from mid-April, everything bolted. Within a few short weeks, the vines grew and bloomed. Full flower in the first days of June, bunches are now already « closed ». There is a heavy load of grapes and if everything keeps well, we should harvest late August / early September. Not a « normal » year then.
Maybe we should admit that exception becomes standard and  standard tends to be exceptional.
In 2016 as in 2017, the month of August turned out to be surprising. It was an ironic month. 2016, a so rainy year, was marked by a hot and dry August and some grapes burnt. So ironic in this year with record rainfalls. In 2017, a rather dry and hot year, August first looked like November, then like the tropics. The vineyard neither wanted November nor the tropics in August and were mistreated. What will happen in August 2018?
It is not in the mirror that I should look, but in a crystal ball. But I’d rather look in the rearview mirror in September. And in the meantime, I let nature do its work.

 

 

 

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