Author: Maud Plener (page 3 of 14)

La petite liste futile

La petite liste futile

Des 5 raisons inutiles

(De boire du Champagne, cela va de soi)

 

  1. Parce que j’arrive plus facilement à repérer Cassiopée dans la danse des bulles que dans le ciel étoilé
  2. Parce que je n’aurai sans doute jamais l’occasion d’arroser ma victoire à un marathon
  3. Parce que les applis des téléphones peuvent tinter comme elles veulent, jamais elles n’égaleront le bruit du bouchon qui s’échappe et du soupir qui s’en suit
  4. Parce qu’il n’y pas de soleil plus proche à trouver qu’au cœur d’une flûte aux bulles dorées
  5. Parce ce que comment savoir si je travaille bien sinon ?

 

Et vous ???

Bullez-bien !

chamapgne rosé jean plener fils

Champagne pour les indispensables femmes de l’ombre de la Champagne !

Quoi ?! Pas un mot sur ce site depuis le 24 octobre 2018 ? J’allais me lancer dans une tirade sur le manque de temps (la nature et cette société qui nous font courir si vite), sur le manque d’inspiration (les réseaux sociaux qui exigent une instantanéité pas très fertile). Et puis en fait, ce n’aurait été que de fausses excuses. Le temps ça se prend, l’inspiration ça se cherche.

J’ai pris du temps et j’ai trouvé de quoi m’inspirer : la journée de la femme ! Ceux qui me connaissent ne s’en étonneront pas. Cela aurait aussi très bien pu être les magasins qui laissent les portes grandes ouvertes par grand froid (ou canicule).

Donc, aujourd’hui, c’est la journée de la femme. On va entendre parler partout de ces femmes courageuses et inspirantes. Dans mon secteur, on va être inondée de portraits de femmes vigneronnes, chefs de cave, œnologues, chefs d’exploitation et égéries. C’est très bien. Pour faire partie de ces femmes, je mesure ma chance : c’est un milieu masculin certes, mais moins machiste que d’autres (coucou les gens du secteur de la publicité, des médias ou du BTP). Ma position de chef d’exploitation me permet d’organiser mes journées. Elles sont très chargées, mais j’ai la liberté de les organiser à peu près comme je veux, c’est un luxe.

Alors je voudrais parler de toutes ces femmes dont on ne lira sans doute aucun portrait aujourd’hui. Elles sont très nombreuses dans la filière viticole, et elles l’ont toujours été, à faire tourner les boutiques : ce sont les indispensables ouvrières viticoles et conjointes d’exploitant. Elles sont dans l’ombre. Et elles font le taf. Tout le temps, quelle que soit la météo, la fatigue et leurs impératifs familiaux. Il arrive même que ces femmes connaissent mieux l’emplacement des vignes que leur employeur !

Chez Plener, il y en a deux : Lydie, et ma mère.

Lydie est salariée dans notre exploitation depuis 1995, soit 24 ans ! Comme toutes les mamans, elle a enchainé les journées de travail avec l’organisation d’une maison qui compte 3 enfants. Quand la journée de travail consiste à tailler dans le froid et la pluie pendant 8 heures, ça mérite le respect. Au Champagne Plener, Lydie fait la plupart des travaux de la vigne (tailler, lier, ébourgeonner, palisser), elle gère habillage des bouteilles, participe aux tirages et dégorgements. Aux vendanges, elle est en cuisine et à l’entretien des locaux. Elle est indispensable. La vie ne l’a pas épargnée, loin de là, et je m’incline devant son courage et sa dignité. Aujourd’hui Lydie est aux vignes en tenue de pluie, et ce week-end elle sera coquette pour s’occuper de ses petits-enfants. Chapeau !
Ma mère a toujours eu un emploi à elle, ce qui est plutôt rare ; en plus de sa fonction de conjointe d’exploitant et de maman de 3 enfants. Je dis bien « fonction », car c’en est une : être conjointe d’exploitant, c’est s’assurer que les clients sont bien reçus, c’est préparer les casse-croûtes les jours de gros travaux, c’est faire tourner la cuisine pendant les vendanges. C’est boucher les trous au dernier moment quand quelqu’un fait défection dans l’équipe ou quand la météo pousse à l’urgence. Tout en gérant la maisonnée. Un boulot de l’ombre, un boulot ingrat, mais un boulot indispensable. Elles sont nombreuses encore aujourd’hui, mais on ne parlera sans doute pas d’elles, en préférant faire le portrait des cheffes d’exploitation qui attirent plus la lumière.

A toutes ces femmes qui font le Champagne sans que ça se voit : merci, bravo, et belle journée de la femme !

J’en viens à bout de mon laïus dont vous voyez venir la conclusion gros comme un camion : comment bien célébrer la journée de la femme ? En offrant aux femmes de votre vie une bouteille de Champagne, élaborée par une femme : vous aurez tout compris !

PS : merci à Dimitri, l’homme de l’équipe, pour la photo dans les vignes ! Et un merci très très particulier à mon chéri. Il mérite à lui tout seul la création d’une journée internationale des conjoints d’exploitantes 😉

PPS : je n’attendrai pas aussi longtemps avant mon prochain texte. Et si vous trouvez ça trop long, en délai comme en temps de lecture, n’oubliez pas instagram !

bouzy vignes journée de la femme

Lydie et moi, aujourd’hui sur la parcelle « Les Monts des Tours », avec un bel arc en ciel . Notez que je taille au sécateur électrique et que Lydie taille au sécateur à main …

journée de la femme champagne

Maman et moi, avec une flute de Veuve Cliquot Rosé 1989

Andreas Larsson : très bonnes notes pour la Cuvée Réservée et le Champagne Rosé

Une fois de plus, le Champagne Jean Plener Fils s’est distingué en dégustation à l’aveugle avec la Cuvée Réservée et le Champagne Rosé. Il s’agit cette fois des dégustations réalisées par Andreas Larsson,  meilleur sommelier du Monde en 2007 (« Tasted 100 % Blind »).

Champagne Rosé Grand Cru : 90/100

« Couleur rose foncée avec une mousse pleine de jeunesse. Nez parfumé de purs fruits rouges comme la framboise, la prune, la cerise et les agrumes mûrs. Bonne tenue en bouche, plein et ample avec une fraicheur brillante sous la mousse crémeuse avec des notes de fruits rouges écrasés et une finale longue et pure. »

Version originale (en anglais) du commentaire de dégustation sur :  http://www.blindtasted.com/wine/19274-jean-plener-fils-rose-grand-cru-brut-pinot-noir-nv-rose/tasting-29714

Cuvée Réservée Grand Cru : 89/100

« Couleur dorée claire avec une mousse pleine de jeunesse. Nez plutôt mature, quelques notes de noisette et d’automne, de pain d’épices. Bouche puissante et aromatique, une mousse plutôt douce, des notes de fruits rouges, de prune, de poire et de noisette et une texture ronde avec une longue finale crémeuse. »

Version originale (en anglais) du commentaire de dégustation sur : http://www.blindtasted.com/wine/19273-jean-plener-fils-cuvee-reservee-grand-cru-brut-pinot-noir-chardonnay-nv-white/tasting-29713

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Champagne Plener got very good distinctions again at a blind tasting held by Andreas Larsson, best sommelier of the World 2007.

The Champagne Rosé Grand Cru got a 90/100 : « Medium deep pink coloour with a youthful mousseux. Fragrant nose of pure red fruit like raspberry, plum, cherry and ripe citrus. Good grip on the palate, full and ample with a bright freshness underneath, creamy mousse with layers of crushed red berries and a long pure finish. »

The Cuvée Réservée was granted a 89/100 : « Light golden colour with a youthful mousseux. Rather mature nose, some nutty notes, windfall and gingerbread spices. Full-bodied with some extract, a rather mild mousse, red berries, plum, pear and nutty notes, and a rounded texture with a long creamy finish. »

 

Pour toute information sur les tarifs et commandes : 03.26.57.00.21 ou contact@champagne-plener.fr

 

Six mois dans le rétroviseur

Allons-y pour enfoncer les portes ouvertes : le temps passe (trop) vite, les semaines défilent ! A un moment on s’arrête, on se retourne et oh…. l’année a commencé depuis six mois déjà. Et on se demande comment c’est possible.

Parce que la nature va trop vite. Et j’ai peine à croire qu’elle puisse aller aussi vite.

J’aime mon métier entre autres pour son rapport au temps: la vigne et l’élaboration du Champagne demandent de la patience, là où partout la société appelle l’urgence. Raté pour cette année : le printemps a été fulgurant. On est fin juin et déjà tout est plié : la fleur est finie depuis belle lurette, le palissage est fini. Cette année encore, les vendanges seront précoces. Cette année, ENCORE.

Quand j’étais enfant (ça commence à dater donc ;-), la vigne était en fleur au moment de la fête à Bouzy (on a les points de repère qu’on mérite), c’est à dire fin juin. Les vendanges avaient souvent lieu  en octobre. Des années 1970 à l’an 2000, il n’y eu que la mémorable année de sécheresse en 1976 qui vit commencer des vendanges en aout. Une fois en 30 ans.

Depuis 2000, on a commencé trois fois les vendanges en aout (2003, 2007 et 2011, et presque en 2017). 2013 a été une année qu’on a considérée comme exceptionnelle …. car la vigne n’était toujours pas en fleur à la fête à Bouzy et les vendanges ont démarré en octobre.

2018 aurait pu être une année « normale » : l’hiver a été très pluvieux, mars a été frais et début avril, les pleurs montaient à peine. La vigne se réveillait doucement. Puis à partir de mi-avril, tout s’est emballé. En l’espace de quelques courtes semaines, les vignes ont poussé et fleuri. Pleine fleur dans les tous premiers jours de juin, nouaison et déjà fermeture de la grappe. Il y a une charge importante de raisins et si tout se maintient, on devrait encore vendanger fin aout/début septembre. Pas une année « normale » alors. Sauf qu’il faut bien admettre que l’exception devient la norme et la norme tend à être exceptionnelle.

En 2016 comme en 2017, le mois d’août a réservé de grosses surprises. Ce fut un mois narquois. 2016, année si arrosée, a été marquée par un mois d’aout si chaud et sec que les raisins en ont attrapé des coups de chaud. Un comble en cette année à la pluviométrie record. En 2017, année plutôt sèche et chaude, août a ressemblé d’abord à novembre, puis aux tropiques. Les raisins ne voulaient ni novembre ni les tropiques en aout et ont donc été bien malmenés.

Que nous réservera aout 2018 ? Ce n’est pas dans le rétroviseur qu’il faudrait que je regarde, mais dans une boule de cristal.

Mais à bien y réfléchir, je préfèrerai regarder dans le rétroviseur en septembre. Et en attendant, je laisse la nature faire son oeuvre.

champagne bouzy plener

De l’art d’illustrer subtilement cet article : une photo non pas d’un mais de deux rétroviseurs, larges de surcroit !

pinot noir champagne bouzy

Fermeture de la grappe, au lieu-dit « Le Mont Rouge »

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We hear it so often : « time flies ». At one point, we stop, we look back and oh …. the year has started for six months already! And we wonder how it is possible.
Because nature is going too fast. And I can hardly believe it can go so fast.
I love my job, amongst other things, because of its relationship with time: the vine and the making of Champagne require patience, where everywhere society calls for urgency. But this year, spring was dazzling. We are now end of june and everything is already set: the flower is over for a long time, the trellissing is finished. This year again, the harvest will be early. This year, AGAIN.
When I was a child (a few year ago ;-), the vineyard was blooming at the time of Bouzy funfair (one has the reference she deserves ), i.e. end of June . Harvesting often took place in October. From the 1970s to the 2000s, there was only the memorable year of drought in 1976 that saw the harvest begin in August. Once in 30 years. Since 2000, picking has started three times in August (2003, 2007 and 2011, and almost in 2017). 2013 was a year that we considered as exceptional …. because the vineyard was still not blooming during Bouzy funfair and the harvest started in October.
2018 could have been a « normal » year: the winter was very rainy, March was cool and in early April, the vineyard was barely growing. The vine awoke slowly. Then from mid-April, everything bolted. Within a few short weeks, the vines grew and bloomed. Full flower in the first days of June, bunches are now already « closed ». There is a heavy load of grapes and if everything keeps well, we should harvest late August / early September. Not a « normal » year then.
Maybe we should admit that exception becomes standard and  standard tends to be exceptional.
In 2016 as in 2017, the month of August turned out to be surprising. It was an ironic month. 2016, a so rainy year, was marked by a hot and dry August and some grapes burnt. So ironic in this year with record rainfalls. In 2017, a rather dry and hot year, August first looked like November, then like the tropics. The vineyard neither wanted November nor the tropics in August and were mistreated. What will happen in August 2018?
It is not in the mirror that I should look, but in a crystal ball. But I’d rather look in the rearview mirror in September. And in the meantime, I let nature do its work.

 

 

 

A propos du 14 mars

Aujourd’hui, ma fille fête ses 8 ans.

Il y a 8 ans, quelques semaines après sa naissance, nous plantions la parcelle appelée « La Julienne ». J’ai pris l’habitude de souhaiter un joyeux anniversaire à la Julienne le jour de l’anniversaire de ma fille, laquelle me demande souvent des nouvelles de la Julienne, comme si c’était sa soeur.

Ce 14 mars, j’ai offert à la Julienne ses 1ers coups de sécateur pour la taille de cette année (et des playmobils à ma fille). Et en tentant de me cultiver en écoutant la radio pour occuper la solitude de la taillerie, j’ai appris que le 14 mars était le jour de Pi (3/14 en datation à l’américaine) et le jour de naissance d’Albert Einstein. Nulle doute qu’avec de telles auspices, ma fille (qui m’a récemment expliqué – schéma à l’appui- les avantages du montage électrique en parallèle sur le montage en série), nulle doute donc qu’elle soit promise à un brillant avenir.

Nul besoin en revanche de connaissance en sciences physiques pour tailler. De l’endurance, et une certaine forme d’abnégation, suffisent. Et quand je commence à tailler la Julienne, c’est que je tiens le bon bout ! ça tombe bien, car le 14 mars, c’est aussi ma fête !

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anniversaire champagne

Joyeux Anniversaire les filles !
A votre avis, qu’est-ce qu’on boit ce soir ?!

Mon best of janvier-février 2018

J’ai cru que la météo de mon téléphone, qui indiquait un ressenti de – 16° ce matin à Bouzy, me faisait une mauvaise blague. Mais non, c’était bien le Moscou-Paris qui venait nous balayer. Une matinée pour rester au bureau et vous proposer en photo mon best of de ce début d’année !

saint vincent champagne

Le 22 janvier, on a célébré comme il se doit notre Saint Patron.

assemblage champagne

Début février, c’était le moment si attendu et si important de l’assemblage.

champagne grand cru

Assemblage qu’il a fallu réaliser en cuve quelques jours plus tard.

neige coteau

Les chutes de neige nous ont offert des paysages magnifiques sur le coteau de Bouzy.

Le 4ème sens du Champagne

Déguster une flute de Champagne, c’est d’abord faire appel à la vue, pour observer la couleur de la robe, la finesse et la danse des bulles. Puis au nez, pour sentir les arômes, de fleurs, de fruits, de brioche et de pâtisserie. Et enfin au goût, pour apprécier la fraicheur, la longueur, la minéralité, l’effervescence.

Ce que le Champagne a en plus, c’est qu’on peut l’écouter.

J’adore porter la flute contre mon oreille, pour écouter la musique de l’effervescence. Le bruit des bulles m’apaise, me détend. C’est un son qui m’apporte tout.

La vigneronne en moi y entend la satisfaction d’une prise de mousse bien menée.

La maman en moi y entend la joie et la spontanéité des rires d’enfants.

L’amoureuse en moi y entend des baisers posés au creux du cou.

Il y a tout ça dans une flute de champagne. Portez-là à votre oreille et vous y entendrez le bonheur, la joie et l’amour.

C’est tout ce que je vous souhaite pour cette période de fêtes et pour la nouvelle année !

Que 2018 vous apporte bonheur, joie et amour !

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The 4th sense of Champagne

Tasting Champagne first calls to the sight, to admire the bubbles dance, their tinyness and colour. It then calls to the nose, to smell aromas such as flowers, fruits and pastry. And it eventually calls to the palate, to appreciate the length, the freshness, the minerality, the effervescence.

Champagne has more. You can listen to it.

I love putting my ear over a glass of Champagne. The noise of the bubbles calms me down. The sound of Champagne brings me everything.

The winegrower in me hears the satisfaction of a well-done prise de mousse.

The mother in me hears the cheerful and joyful laughters of children.

The lover in me hears kisses in the neck.

There is all that in the sound of a glass of Champagne. Put you ear over it and you’ll hear it all. This is everyhting I wish you for Christmas and the new Year : happiness, joy and love !

 

 

Où je parle de John Lennon, de minitel et d’un gros engin. Et surtout d’hommage.

1971 : John Lennon sort Imagine, la Grande Bretagne rejoint le marché commun, Eddy Merckx gagne son 3ème Tour de France. Mon grand-père Jean a 53 ans et plante « La Loge » en pinot noir. Mon père a 20 ans (et pas encore sa moustache).

1972 : les Nations Unies organisent leur 1ère conférence sur l’environnement, Michel Polnareff chante « On ira tous au paradis » et Stanley Kubrick sort Orange Mécanique. Mon grand-père plante « Les petits cercets ».

La Loge et les petits Cercets ont connu les années 70 et les fusées Apollo, puis les années 80 et le lancement du Minitel ; les années 90 et les balbutiements d’internet, les années 2000 et le développement du téléphone portable. Elles ont connu mon père sans moustache et quand je suis née, elles avaient déjà 9 et 10 ans, l’âge de la belle vigueur pour une vigne. On pourrait croire qu’elles ont traversé les décennies impassiblement, que les remous du monde ne les ont pas atteintes.

Je ne crois pas. Elles ont vécu au fond de leur être le changement climatique, et tout ce que cela dit sur notre société. Au début des années 70, dans leur petite enfance, la date moyenne de début de vendanges en Champagne était fin septembre. Maintenant, à l’âge de leur retraite, c’est aux alentours du 10/11 septembre. Elles ont aussi connu les gadoues et le désherbage chimique en plein. En 2017, elles n’étaient plus désherbées chimiquement depuis plus de 10 ans. Courant octobre, j’ai fait venir un gros engin sur chenilles avec des griffes pour les arracher. Il le fallait : je pestais contre leurs installations vieillissantes, contre leur vigueur qui déclinait. Et puis ça fait partie de la vie d’une exploitation : il faut régulièrement rajeunir le parcellaire, arracher les vignes âgées pour les remplacer par des jeunes plantes.

Cet arrachage, c’est l’occasion de remettre les choses en perspective – en plus de se remémorer le minitel tout en sifflotant du John Lennon – : j’arrache deux vignes plantées par mon grand-père, deux vignes chargées d’histoire, deux vignes qui ont vécu plus que moi. En 2019, je replanterai la Loge et les petits Cercets. Et très vraisemblablement, je prendrai ma retraite avant elles. Je les ferai grandir, je les cultiverai année après année mais je ne les arracherai pas.

La Loge et les petits Cercets ne sont pas mortes. Leur sol, leur terroir, sont toujours là et vont continuer à s’exprimer, à travers mon travail et ce que la nature nous apportera. L’hommage est surtout pour le travail de mon père et de mon grand-père. Pour donner vie à l’héritage de leur travail,  j’ai vinifié séparément cette année les Petits Cercets. D’ici 3 à 4 ans au moins, la maturité de leurs Pinots Noirs se révèlera dans une cuvée dédiée. Quant à la Loge, ses grappes ont été triées à la main pour élaborer le Bouzy Rouge 2017, très prometteur !

arrachage vigne

L’évanescence de chaque bulle de Champagne contient des années de travail.

 

 

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